La FM en France : Une Histoire de Monopole, de Pirates et de Liberté
L’histoire de la radio en France est riche et complexe, marquée par des étapes clés comme le monopole d’État, l’émergence des radios pirates et la libéralisation des ondes. De nombreux ouvrages et sites web explorent cette histoire en détail. Plutôt que de la retracer exhaustivement ici, je vous propose une plongée sonore dans le passé avec des extraits diffusés par Europe 2 en 1991 en partenariat avec le journal le Monde. Ces archives offrent un témoignage unique d’une époque, et bien que les informations précises à leur sujet soient rares, elles valent le détour.
Je vous fais quand même un petit résumé de l’histoire de la FM en France :
Elle est marquée par un monopole d’État initial, suivi d’une période d’émissions pirates et enfin d’une libéralisation qui a ouvert la voie à la diversité radiophonique que nous connaissons aujourd’hui.
Les débuts et le monopole d’État (1954-1981):
- 1954 : Les premières émissions en modulation de fréquence (FM) débutent en France avec un émetteur expérimental installé rue de Grenelle à Paris. À cette époque, comme pour l’ensemble du paysage radiophonique depuis l’ordonnance de 1945, la FM est sous monopole d’État, gérée par la Radiodiffusion Télévision Française (RTF).
- Années 1960 et 1970 : Le développement de la FM est lent en France, notamment en raison des efforts de reconstruction du réseau en modulation d’amplitude (AM) après la guerre. Cependant, des évolutions ont lieu, comme la création de France Musique en 1963 (initialement nommée France IV – Haute Fidélité).
L’ère des radios pirates (fin des années 1970 et début des années 1980):
- Fin des années 1970 : Des radios dites « pirates », émettant sans autorisation de l’État, commencent à apparaître sur la bande FM. Ces initiatives, souvent portées par des mouvements associatifs, étudiants ou militants, contestent le monopole d’État et revendiquent la liberté d’expression sur les ondes. Des exemples notables incluent Radio Verte (liée aux mouvements écologistes), Radio Libre et Radio Fil Bleu à Montpellier.
- Ces radios, bien que techniquement illégales, bénéficient d’un certain soutien populaire et médiatique, contribuant à mettre la pression sur le gouvernement pour une réforme du paysage radiophonique.
La libéralisation de la FM (1981-présent):
- 1981 : L’arrivée de François Mitterrand à la présidence marque un tournant majeur. La loi du 29 juillet 1982, relative à la communication audiovisuelle, met fin au monopole d’État et autorise la création de radios privées sur la bande FM.
- Cette libéralisation entraîne une explosion du nombre de stations, avec l’émergence de radios associatives, locales, thématiques et commerciales. La diversité des formats et des contenus s’accroît considérablement.
- Évolutions ultérieures : Des lois et des décrets successifs viennent encadrer le secteur, notamment en ce qui concerne la répartition des fréquences, les quotas de musique francophone et les règles relatives à la publicité.
En résumé: L’histoire de la FM en France est passée d’un monopole d’État à une libéralisation qui a permis une grande diversité de stations et de contenus. Les radios pirates ont joué un rôle crucial dans cette évolution en contestant le monopole et en ouvrant la voie à la liberté d’expression sur les ondes. Aujourd’hui, la FM continue d’être un média important, malgré l’essor de la radio numérique et des plateformes d’écoute en ligne.
Quelques dates clés:
- 1954 : Premières émissions FM en France.
- 1981 : Libéralisation de la bande FM.
- 1982 : Loi relative à la communication audiovisuelle.
Une série d’épisodes a été diffusé en podcast « j’ai 10 ans ou la folle histoire de la bande FM » à découvrir ici.